chenille processionnaire

La chenille processionnaire

?Photographie de Epictura
Publié le 03/04/2017

La chenille processionnaire

Elle est vilaine, toute velue et particulièrement nuisible… Prenez garde à la chenille processionnaire et tenez-vous en éloigné ! Véritable problème de santé publique, elle cause nombre de dommages aux hommes, aux animaux et aux végétaux. 

Issue d’une grande lignée (elle fait partie de l'ordre des Lépidoptères, de la famille des Notodontidae et de la sous-famille des Thaumetopoeinae) son nom scientifique est Thaumetopoea pityocampa), mais on l’appelle familièrement chenille processionnaire. Originaire d’Europe du Sud, elle a, au fil des ans grâce au réchauffement climatique, progressé vers le nord jusqu’à être aujourd’hui présente sur près de 50% du territoire français.

Elle se développe pendant la période hivernale pour ensuite pointer le bout de son nez noir et poilu pendant la saison printanière, lorsque le thermomètre grimpe. A la fin de sa vie, elle devient un papillon de nuit, discret, sans trompe, vivant quelques jours sans se nourrir.


Comment reconnaître la chenille processionnaire ?

Trois caractéristiques familiales permettent de l’identifier :

  • sa pilosité abondante
  • sa couleur brune avec des tâches orangée
  • sa tête noire

Autre particularité, elle se déplace, le plus souvent, en troupeau et en file indienne !


Chenille processionnaire : sa vie, son œuvre

Son cycle biologique est annuel. Sa vie peut schématiquement se résumer en 8 étapes :

  1. Tout commence en juin, un soir d'été… les papillons sortent de terre. Mâles et femelles s'accouplent… et les mâles meurent le lendemain ou le surlendemain.
  2. la femelle s'envole et recherche un pin (pin noir d'Autriche, laricio de Corse, Salzman, pin de Monterey, maritime, sylvestre et pin d'Alep) ou un cèdre pour pondre. Elle dépose entre 70 et 300 œufs (en rangées parallèles par paquets formant un manchon gris argenté recouvert d'écailles, long de 2 à 5 centimètres) sur les rameaux ou les aiguilles. Puis, meurt à son tour.
  3. En septembre, les œufs éclosent et donnent naissance à des chenilles reliées entre elles par un fil de soie. Elles se nourrissent des aiguilles du pin.
  4. Au cours de leur croissance, les chenilles muent cinq fois avant l'hiver, changent de couleur et se couvrent de poils (jusqu'à 1 million).
  5. Leur nid, abri en soie construit, sur la branche d'un pin grossit en même temps que les chenilles. Elles y passent l'hiver et n’en sortent que la nuit pour entretenir leur nid et se nourrir.
  6. Au printemps, la colonie, conduite par une femelle, quitte l'abri et se dirige vers le sol. C'est la procession de nymphose : toutes les chenilles se tiennent les unes aux autres et se déplacent en longue file, pouvant compter plusieurs centaines de chenilles. Au bout de plusieurs jours, elles s'arrêtent dans un endroit bien ensoleillé et s'enfouissent dans le sol (entre 5 et 20 cm de profondeur).
  7. Deux semaines plus tard, toujours dans le sol, les processionnaires tissent des cocons individuels et se transforment en chrysalides. Elles restent dans cet état pendant plusieurs mois (jusqu’à 2 ans, selon les régions).
  8. Puis, chaque chrysalide se métamorphose en papillon, toujours sous la terre. Et enfin, un soir d'été, les papillons sortent de terre... et le cycle reprend !

 À quelle période la chenille processionnaire présente-t-elle un danger ?

Le danger existe principalement en mars et avril.


Quel est le risque ?

Pour l’homme et les animaux

Les chenilles processionnaires sont recouvertes de milliers de petits poils. Ces poils, très légers et fragiles, se détachent facilement dès que la chenille est inquiétée ou excitée et peuvent être emportés par le vent ou dispersés par une tonte de la pelouse par exemple. Lorsque le poil se brise, la substance urticante et allergisante qu'il contient, la « thaumétopoéïne », se libère et peut provoquer des troubles chez les humains et les animaux, sans même un contact direct avec les insectes (elle peut être simplement inhalée).

Les troubles :

  • chez les humains : des éruptions cutanées s’accompagnant de démangeaisons, de maux de gorge (éternuements et difficulté à déglutir), de difficultés respiratoires, de problèmes oculaires, de douleurs abdominales et vomissements voire des réactions allergiques plus graves telles que les œdèmes de Quincke ou les chocs anaphylactiques.

Consultez un médecin en cas de troubles importants.

  • chez les animaux : si ces derniers lèchent ou touchent les chenilles vivantes, mortes ou bien des restants de nids avec leur museau, ils peuvent souffrir de divers symptômes (hypersalivation, langue gonflée et tuméfiée…)

Si vous pensez que votre chien a été en contact avec une chenille processionnaire, consultez immédiatement votre vétérinaire.

Pour les végétaux : principalement le pin

Les chenilles processionnaires installent leur nid sur les branches des pins et se nourrissent de leurs aiguilles.

chenille processionnaire à Vichy

Lorsque la population de chenilles est importante elles peuvent littéralement mettre à nu l’arbre et le rendre ainsi vulnérable à des attaques d’autres parasites, comme les scolytes ou les pissodes, ou à des événements environnementaux comme la sécheresse et les inondations.

Selon l'essence et le peuplement, l'intensité des dégâts est très variable.

S’ils sont en « bonne santé », les arbres sont capables de supporter cette attaque. L’abattage n’est que très rarement nécessaire.


Que faire…

Les précautions :

  • Ne tentez en aucun cas de les manipuler
  • Tenez les enfants éloignés des nids de chenilles processionnaires, expliquez leur qu’ils ne doivent surtout pas s’en approcher ni les toucher.
  • Ne laissez pas votre chien s’en approcher

Si vous découvrez que votre jardin est infesté de nids de chenille processionnaire, pensez à demander l’avis d’un professionnel.

Les méthodes de lutte

  • Traitement phytosanitaire : l’insecticide biologique (aérien ou terrestre) Bacillus Thuringiensis peut s’avérer efficace, notamment lorsqu’il est utilisé au début de développement de la chenille….
    Remarque : il permet de traiter également la pyrale du buis.
  • Lutte mécanique en cas d'attaque ponctuelle, sur des arbres facilement accessibles : coupez et brûlez les branches porteuses de pontes, pré-nids et nids. => Intervenez en période de gel !
    N’oubliez pas de vous protéger soigneusement contre les risques d'urtication (combinaison, masque, lunettes, gants)
  • L’écopiège sur les arbres est particulièrement efficace, il permet de récupérer les chenilles dans des « sacs » pour les détruire ensuite.
  • Piégeage par confusion sexuelle : utilisez des pièges à phéromones (de synthèse) comme leurre pour attirer et capturer les papillons mâles de la processionnaire.
  • Lutte biologique : favorisez l'implantation dans les arbres infestés de parasites (grand calosome doré, certaines guêpes ou champignon cordiceps) et de prédateurs, par exemple en installant un nichoir. La mésange (en particulier la mésange Parus mejor ou mésange charbonnière) chasse la première forme larvaire et parfois lorsqu'elles sont en procession.

Le Service Epaces verts (SEV) de la Ville de Vichy est particulièrement vigilant en matière de lutte contre les parasites de tous poils ! (Pyrale du Buis, Tigre du platane, Puceron du tilleul….). En ce qui concerne les chenilles processionnaires, depuis 2010 en partenariat avec la FREDON Auvergne, il participe à la collecte d’informations sur l’évolution de la biologie de ce papillon. Le SEV a disposé, sur une zone test (Groupe Scolaire Pierre Coulon) des écopièges à chenilles et comptabilise les captures. Depuis 3 ans, pendant la période hivernale, il réalise la suppression par échenillage des cocons et analyse l’efficacité de cette action sur la prolifération de ce parasite.

chenille processionnaire à Vichy


Plus d'informations sur la chenille processionnaire

Il n'existe aucun moyen de se débarrasser définitivement des chenilles. Les traitements doivent être refaits chaque année. Car, même si l'on détruit toutes les chenilles vivant sur un terrain, l'année suivante des papillons pouvant provenir de plusieurs kilomètres ré-infesteront les arbres.

Ces traitements annuels doivent donc être maintenu tant que des nids, et donc des papillons, existent dans votre région.


ATTENTION ! Quelle que soit la méthode envisagée, ne prenez pas de risques inutiles. N’hésitez pas à consulter les professionnels agréés qui sauront vous proposer la solution la mieux adaptée à votre situation.

Plus d’infos sur :

www.fredon.fr

Contact Direction des Espaces Verts :

04 70 30 17 87

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