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François BERLÉAND, Pharaon de l’absurde

?Photographie de Celine Nieszawer
Publié le 03/10/2018

François BERLÉAND, Pharaon de l’absurde

Dans Ramsès II de Sébastien Thiéry, François Berléand a pour gendre Eric Elmosnino qu’il invite, avec sa fille, à dîner. Seulement voilà, il arrive sans elle. Incapable d’expliquer les raisons de son absence ! L’a-t-il quittée ? L’a-t-il tuée ? Une comédie noire aux dialogues plein d'humour. Et, pour le public, un enchaînement de pièges. Entretien. 

Ramsès II est une comédie d’un nouveau genre. Est-ce une pièce comique ? Absurde ? Folle ?

Alors, il y a tout ça dans un thriller ! On rit par l’absurdité du propos et puis, au fur et à mesure, le rire se coince pour laisser place au suspense puis cela s’arrange, puis ça recommence. C’est coup de théâtre sur coup de théâtre ! C’est une pièce assez compliquée à présenter sans trop en dévoiler ! On se pose des questions : Qu’est-ce qu’on a vu ? Est-ce qu’on a vraiment bien vu ? Dans l’écriture de Sébastien Thiéry on s’engage rapidement sur le chemin de l’absurde, alors j’adore ! Mes parents avaient, tous les deux, un humour absurde et ma famille anglaise… aussi, évidemment ! J’ai toujours été confronté à cet humour là, ça me plaît. Il n’y a pas à comprendre, simplement écouter et se laisser surprendre. C’est formidable ! 


Comment s’est passée votre collaboration avec Eric Elmosnino ?

C’est la deuxième fois que je fais une pièce avec lui, mais aussi trois films ! On se connaît bien ! Pour moi, c’est le meilleur comédien français. Il vous sort des numéros tellement exceptionnels que tout à coup vous ne jouez jamais de la même façon ! C’est fabuleux ! 


La pièce s’appelle Ramsès II et votre personnage est féru d’égyptologie, et vous ?

J’ai la chance d’être allé en Egypte et c’est passionnant ! J’y suis allé à un moment très étrange après un attentat où une cinquantaine de touristes avaient été tués. En fin de compte, il n’y avait personne ! Accompagnés d’un guide exceptionnel, nous avons visité toute la vallée des Rois, Louxor, Abou-Simbel. Ce voyage a été un des plus exceptionnels que j’ai pu faire. 


Qu’est-ce que vous n’avez pas joué et que vous aimeriez jouer ?

J’aimerais beaucoup jouer Le Malade imaginaire de Molière et des pièces de Tchekhov comme Oncle Vania. Malheureusement, on ne me les propose pas pour le moment. Il est vrai que la question du choix est primordiale : à 20 ans on accepte un peu n’importe quoi et le jour où on a le choix, à un certain âge, comme moi à 66 ans, il ne reste plus beaucoup de pièces à jouer.


Comment abordez-vous vos différentes immersions en province lors de vos tournées ?

J’adore ça ! Ce n’est pas parce c’est vous mais quand on sait que l’on va jouer à Vichy, on sait qu’on va monter sur la scène du plus beau théâtre de France, alors c’est un plaisir ! C’est plus calme à Vichy, on a des pastilles de Vichy sur notre lit, on est content ! (rires...) La ville de Vichy a un caractère particulier, d’abord historiquement, c’est tellement chargé d’émotions que c’est une ville qui me plaît beaucoup ! Je suis allé à Vittel, Evian mais ça a moins de charme que Vichy. En revanche, j’ai goûté l’eau de cure, c’était dur ! Elle n’est vraiment pas bonne !


Quels sont vos projets cinéma et théâtre ? 

Je vais tourner un film d’Eric Besnard en Bretagne : L’Esprit de famille. Je vais jouer un fantôme : le père qui hante son fils. C’est drôle car je vais jouer une pièce avec Michèle Laroque au Théâtre Edouard VII où je vais aussi camper un fantôme ! Est-ce que je suis proche de la mort ? Je n’en sais rien mais je joue des fantômes !