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Patrimoine : Ils apportent leur pierre à l'édifice

Publié le 21/06/2018

Patrimoine : Ils apportent leur pierre à l'édifice

Recherche d'une meilleure qualité de vie et d'un équilibre entre rythme personnel et professionnel sont les critères privilégiés, aujourd’hui, pour s’investir dans un projet immobilier. Par sa position centrale sur le territoire national, Vichy cumule tous ces critères avec une valeur ajoutée : son patrimoine exceptionnel que ces nouveaux Vichyssois se plaisent à réinventer ! Rencontre avec ces nouveaux amoureux de la ville qui s’emploient à la rendre plus attractive.


Il était une fois... La Villa Marguerite

Depuis 1911, la Villa Marguerite veille sur les parcs Napoléon III. C’est dans cet hôtel particulier que la soprano Fleur Mino et son mari Sylvain, tubiste ont déposé leur art et choisi de restaurer les murs et l’âme de ce lieu étonnant.

Hasard ou destin ? L’histoire qui lie Fleur à Vichy est pleine de rebondissements. Installés à Billom, ses parents l’emmènent souvent à la salle des ventes de Vichy enchères pour l’achat d’instruments. «Ce piano, qui m’a accompagnée de nombreuses années, partout, vient de Vichy». Plus tard, sa carrière de chanteuse lyrique la conduit jusqu’à l’Opéra de Vichy, auquel elle voue une affection toute particulière. «Dans le métier, on entend que c’est le plus bel opéra d’Europe, il est exceptionnel !». Pourtant, quand elle décide de quitter Paris, elle ne pense pas s’installer à Vichy. «À l’époque je me renseignais sur plusieurs métropoles en Europe et je suis tombée sur des annonces de maisons à Vichy et Cusset.» Elle a alors eu un coup de cœur pour cette petite ville de province à l’architecture flamboyante avec une proximité parcs-centre ville. «Il y a un patrimoine exceptionnel. Son histoire est telle que, pour une ville thermale, elle est incomparable ! En centre-ville on est conquis par les boutiques qui ont un certain charme d’antan.» D’ailleurs, elle se plaît à comparer la cité thermale et son charme romantique à Londres : «Londres a ce côté cosmopolite avec des espaces verts immenses et des arbres remarquables. Ici, on a un peu ce côté anglais.» 

Progressivement, à travers les mots de Fleur, c’est l’histoire de Marguerite Rougeron, la dernière habitante, qui se dessine. Décédée à 90 ans, cette épicurienne qui n’a pas eu d’enfants a vécu une vie entière dans cette villa et a connu les fastes de la vie vichyssoise. «Quand nous voulions acheter cette maison, elle devait être vendue, explique Fleur. Après un tel coup de cœur, nous avons donc insisté pour l’acquérir. La nièce de Marguerite n’a pas dormi pendant 15 jours avant de nous accorder la vente. C’est comme si Marguerite l’avait perturbée dans son sommeil !» 

La maison n’a pas fait l’objet de travaux depuis les années 60. «Les fils électriques étaient encore en tissu, il fallait refaire le chauffage !» En revanche, le couple choisit de conserver ce qui est ancien comme la mosaïque au sol, les parquets. «Ce furent des travaux assez lourds mais on ne voulait pas transformer la maison. On avait envie de conserver son âme !» Ils rencontrent l’architecte vichyssois Philippe Martin lors de la deuxième visite de la Villa. «C’est un ami de la famille de Marguerite. Il connaissait ce type de construction. Une belle relation de confiance s’est alors tissée.»

Fleur et Sylvain s’installent en septembre dernier après un an et demi de travaux. «Ce qui permet une telle rénovation, c’est aussi notre tempérament, nous sommes de grands positifs !» 

Mais la Villa Marguerite n’est pas qu’un lieu de vie, le couple lui fait prendre une âme artistique. «Nous avons remarqué que le double salon était doté d’une acoustique incroyable. Nous avons alors pensé à nos amis. Dans ce type de carrière, on est extrêmement seul, on voulait un lieu propice à la découverte, pour se ressourcer et créer des échanges avec le public. Notre maison est un lieu idéal pour cela.» Et puis, Fleur pense aux Salons de musique à l’époque de Napoléon III mais aussi à Marguerite. La création de l’association «Villa Marguerite» est alors devenue évidente. 

Avec une programmation de cinq événements dans l’année et un partenariat avec l’Académie Internationale de Comédie Musicale, Fleur et Sylvain composent une nouvelle partition en redonnant voix et corps à leur salon, écrin et témoin silencieux d’époques fastueuses.

  fb.com/VillaMargueriteVichy/


Un second souffle pour la Villa «La Tourelle» et le Chalet «Clermont-Tonnerre»

Originaires d’Aix-en-Provence, Marion et Edouard sont installés depuis Noël dernier à Vichy. Après l’acquisition et la rénovation de la Villa La Tourelle, boulevard de Russie pour un usage privé et personnel, ils ont décidé de restaurer le Chalet Napoléon III «Clermont-Tonnerre» à des fins professionnelles.

Printemps 2017, Edouard vient à Vichy avec un ami. Cette visite intervient peu après vu le reportage de l’émission Des Racines et des Ailes sur la cité thermale. Il découvre alors une ville surprenante à la qualité de vie tranquille et idéale. À son retour, Marion visite le quartier thermal par «Street View» et c’est le coup de cœur ! «Outre le patrimoine exceptionnel, on est à mi-chemin entre intérêts professionnels et personnels, met en évidence la jeune femme. Pour Edouard, cela lui permet d’avoir une position centrale pour le travail.»

C’est alors que le couple décide de venir visiter des biens. C’est au détour d’une promenade qu’ils remarquent la «Villa La Tourelle», boulevard de Russie (Photo de couverture). «On était séduits !» En revanche, pour le couple, il ne s’agit pas d’une simple transaction mais bien d’une aventure au-delà de l’immobilier ! S’ensuivent six mois de travaux de rénovation selon les recommandations de l’architecte des Bâtiments de France. «Nous ne sommes pas des spécialistes de la restauration du patrimoine, précise Edouard, mais nous avons trouvé des artisans qui avaient leur réseau.» C’est pendant les travaux qu’il repère le Chalet Napoléon III «Clermont-Tonnerre» pour son entreprise. «Vichy est la ville idéale pour réunir les salariés dans un seul et même lieu lors de réunions et de séminaires d’entreprises.» Pendant les périodes inoccupées par l’entreprise, le Chalet pourra être réservé à la semaine par des professionnels ou par des particuliers. Aujourd’hui, les travaux de finitions du Chalet sont en cours : façade, peintures, enduit, etc. «Cela devrait être terminé à la fin de l’été.» Pour le jeune couple, s’installer à Vichy c’est choisir la qualité de vie pour eux mais aussi pour leurs enfants. «On peut tout faire à pied avec un centre-ville à proximité et de la tranquillité, souligne Edouard. De plus en plus de gens optent, comme moi, pour le télétravail et je pense qu’il y a une vraie tendance des parisiens ou originaires de grandes métropoles à faire les mêmes choix que nous.» Quant à l’avenir, Marion et Edouard n’envisagent pas forcément de passer toute leur vie au même endroit. «À 30 ans, il n’y a que la découverte qui nous ferait partir mais si ça se trouve, nous resterons.»

La Tourelle


Le Passage Noyer, l’âme d’un quartier artistique se redessine

Passage Noyer, Marion et Patrick François, un couple d’artistes a décidé d’ouvrir une galerie d’art «Passage Éphémère» dans la boutique du grand-père de Marion. Entre rénovation, souvenirs et projets, c’est l’âme du quartier qui reprend vie.

C’est aux Beaux-Arts, à Clermont-Ferrand, que Marion, Vichyssoise, rencontre François, son époux. Ils décident alors de s’installer à Brignoles où Patrick possède une maison. Après 40 ans passés dans le Var, ils font le choix de revenir à Vichy pour développer un projet artistique dans l’ancienne boutique du grand-père de Marion qui fut bottier-cordonnier au 7 Passage Noyer jusqu’en 1976.

Pour la rénovation, le couple a entrepris de nombreux travaux du sol au plafond. La vitrine, elle, est restée dans son jus. «J’ai même gardé la petit carillon d’entrée de la boutique. La prochaine étape de rénovation c’est celle de la façade à l’automne.» Les travaux qui ont eu lieu dans le Passage ont contribué à l’embellissement des lieux et permettent aussi à Marion de recomposer les cartes postales de son enfance. «Il y avait beaucoup de métiers d’art dans ce quartier : tapissier-décorateur, photographe d’art, joaillier, tailleur sur mesure.»

Les mots de Marion révèlent l’effervescence du passage «Dans mes souvenirs de petite fille, les dames sortaient les fauteuils devant les boutiques et discutaient. Puis, à la fermeture des boutiques, je revois le Passage, avec ses rideaux de fer descendus, éclairé par les lumières de la Brasserie de l’Opéra où tous les commerçants se réunissaient pour partager un verre.» Aujourd’hui, les bistrots recommencent, petit à petit, à faire revivre ce lieu «Fer à cheval - Passage Noyer» dans une dynamique de «Petit Montmartre» comme la qualifient les commerçants.

Leur Galerie «Passage Éphémère» est ouverte deux week-ends par mois et parfois plus selon les beaux jours et les vacances. C’est un lieu où ils présentent leurs œuvres mais aussi celles de leurs amis. Actuellement, six artistes y sont accueillis pour une exposition intitulée Partage / Paysage. «En moyenne, nous changeons les expositions tous les 2/3 mois. La prochaine, début juillet, sera intitulée Oiseau». Parfois, les soirs, ils organisent des animations et font intervenir des «amis littéraires» pour des temps de lecture en rapport avec le thème de l’exposition. Pour les fêtes de Noël, Marion voudrait transformer la Galerie en petite boutique avec vente d’objets d’arts et d’artisanat.