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Sur les murs de la Brasserie du Casino

?Photographie de Brasserie du Casino de Vichy
Publié le 15/04/2017

Sur les murs de la Brasserie du Casino

La Brasserie du casino et des artistes est née il y a 120 ans. Son histoire est intimement liée à celle de l’Opéra qui s’écrit sur ses murs. Visite et rencontre.

Depuis l’ouverture de l’Opéra en 1901, le restaurant est le rendez-vous incontournable des après-spectacles. Face à «l’Entrée des artistes» et servant tard le soir, il est le lieu à l’atmosphère chaleureuse et au charme indéfinissable que recherchent artistes et public.

À la Brasserie, les jours de spectacle on croise souvent une célèbre actrice, un chanteur ou un acteur en vue !

Le lieu est en quelque sorte l’antichambre de l’Opéra depuis plus d’un siècle. Et l’ambiance art déco y règne.

Charme et cuisine raffinée

En 1921 l’établissement ouvert en 1897 -sous le nom de Café du XXème siècle- change de mains et est repris par Antoine Dufraisse, qui demande, en 1928, à Gilbert Brière un nouveau décor pour son café qui va se transformer en brasserie Art Déco. Ferronneries et marquise pour la devanture, bar et lustre imposant, banquettes étroites beige, miroirs octogonaux biseautés, tables aux sabots dorés, hélice d’avion (rescapée du crash du président de l’Aéroclub de Vichy). 

Au fil des ans, l’établissement a gardé son caractère ; le téléphone des années 20 et la caisse enregistreuse de 1944 sont les témoins de leur décennie. Au-dessus des boiseries d’acajou marquetées, 10 grandes toiles d’Italo Giordani (1882-1956) tranchent avec la décoration et ouvrent autant de fenêtres sur l’Italie et les bords de mer !

Depuis près de 80 ans, les murs se sont également couverts de dizaines de photos dédicacées de chanteurs, danseurs et autres célébrités ayant foulé le parquet de la scène de l’Opéra. De Lucienne Boyer à Claude Nougaro, en passant par Charles Trenet, Henri Salvador, Michel Serrault, Isabelle Adjani, Michel Drucker ou Bernard-Henri Levy, tous se sont régalés de la cuisine de brasserie et de l’ambiance magique du lieu. Et ils animent à tour de rôle les discussions aux tables des clients.

Brasserie du Casino à Vichy

Diane Polya-Zeitline partage de nombreux souvenirs et secrets avec Laurence Dechassat et Delphine Tajetti 


Petites histoires  de la Brasserie du Casino…et des Artistes !

Pour «C’est à Vichy», Laurence Dechassat (qui a dirigé l’établissement au côté de son mari Jean-Bernard, de 1983 à 2011) et Delphine Tajetti (qui a pris la suite avec son époux Olivier) ont évoqué avec tendresse et affection leurs clients célèbres. Michel Serrault craquait, par exemple, à chacun de ses passages pour le baba au rhum, son péché mignon ! Elles se souviennent des bœufs de Laurent Voulzy ou André Dussolier, autour du piano…

Laurence se rappelle Line Renaud, revenue faire la fête après être allée coucher son mari Loulou Gasté ou Charles Trenet qui, après son dernier spectacle à l’Opéra en 1993, était arrivé en charentaises !

Delphine Tajetti et son époux Olivier ont repris l'établissement en 2011

Laurence Dechassat a dirigé l’établissement au côté de son mari Jean-Bernard, de 1983 à 2011

«Chaque artiste avait son carburant», s’amuse-t-elle ! Du Bordeaux pour la chanteuse lyrique Chantal Dubarry, du thé pour Arielle Dombasle et un bon whisky pour Gilbert Bécaud, «qu’on allait lui porter dans sa loge !!!»  «J’ai toujours été frappée par le changement d’attitude des artistes avant et après le spectacle… pour beaucoup, la représentation continue après le tomber de rideau !» s’amuse-t-elle.

Depuis bientôt six ans Delphine Tajetti perpétue la tradition et est heureuse d’avoir pu récupérer une photo de Luis Mariano, grâce à la petite nièce d’Antoine Dufraisse (ancien propriétaire et habitué des coulisses de l’Opéra). Non loin Francis Huster pose. Lors de son dîner ici «il est passé à chaque table saluer les clients et discuter avec tout le monde»  En 2014, Julie Depardieu et Michel Fau, venus jouer Le Misanthrope ont voulu être servis dans une petite salle au niveau moins 1 pour danser entre deux bouchées sur une musique choisie !

Directrice de l’Opéra depuis 1990, Diane Polya-Zeitline a coutume d’emmener «ses» artistes manger à la Brasserie. Elle se souvient d’avoir été frappée, la première fois qu’elle est entrée, par les tableaux de Giordani qui lui font penser à Naples et la ravissent toujours. Elle se souvient encore de «Mila Parély et son mari qui avaient une table réservée et recevaient ici», des soirées avec «Claude Nougaro, Jérôme Savary et sa truculence ou encore Fabrice Luchini, toujours en verve». Des émotions partagées avec les clients de la Brasserie qui «l’été apprécient les notes et vocalises qui s’échappent de la scène et des loges.» renchérit Delphine Tajetti.