La commémoration du centenaire de l’armistice du 11 novembre 1918 a réuni de nombreuses personnes. Après un recueillement au cimetière de Vichy, c'est au son de la Société Musicale qu'un cortège réunissant enfants des écoles vichyssoises, élus et personnalités, a descendu les rues de Vichy jusqu’au Monument aux morts pour la Cérémonie officielle. Lectures des lettres et missives de poilus, discours des élus, ravivage de la flamme, Marseillaise et Hymne européen chantés par les enfants des écoles et le Conservatoire de Vichy Communauté ont marqué cette cérémonie si particulière.
11 novembre 2018
Madame le Sous-préfet,
Mesdames et Messieurs les élus,
Mesdames et Messieurs les représentants militaires et Présidents d’associations,
Chères Vichyssoises, chers Vichyssois,
Nous sommes réunis ce matin pour commémorer le centenaire de l’armistice de la première guerre mondiale. Devant le monument où sont gravés les noms des 575 Vichyssois tombés au champ d’honneur.
Le lundi 11 novembre 1918, à 5 heures 15, l’armistice actant la fin du conflit, était signé en forêt de Compiègne.
Le cessez-le feu intervenait à 11 heures.
Dans son livre « La Peur », Gabriel Chevallier, alors âgé de 20 ans, témoigne de la manière dont l’évènement fût ressenti dans les tranchées.
Il écrit : « une rumeur monte de la vallée. Une autre lui répond de l’avant. C’est un jaillissement de cris dans les nefs de la forêt. Il semble que la terre exhale un long soupir. Il semble que, de nos épaules, tombe un poids énorme. Nos poitrines sont délivrées du cilice de l’angoisse : nous sommes définitivement sauvés. »
Ce jour-là, la France fêtait l’armistice. Mais, plutôt que la victoire, c’était la fin de quelque chose : la fin des combats et de l’enfer des tranchées ; la fin du sacrifice de notre jeunesse.
Dans la France traumatisée, commençait alors le long travail de mémoire de la nation reconnaissante.
C’est ce même travail de mémoire, qui nous réunit ici, un siècle plus tard.
Mais ces commémorations ont à Vichy, peut-être plus qu’ailleurs, une connotation particulière. Car le rôle de notre ville durant cette guerre n’est pas anodin.
De la fin du dix-neuvième siècle jusqu’à 1914, la ville connaît un essor sans précédent. Le pouvoir d’attraction du thermalisme joue à plein. Un vaste parc hôtelier voit le jour. Les curistes affluent pour profiter des eaux.
Cette double conjonction, entre les disponibilités hôtelières, et les bienfaits du thermalisme, va conduire Vichy à se transformer, en une ville-hôpital à part entière :
Plus de soixante hôtels deviennent des hôpitaux provisoires
11000 lits sont mis à disposition des blessés
On estime au total que près de 10% des soldats soignés pendant la Première guerre mondiale, l’ont été à Vichy, soit 120 000 hommes : le chiffre est considérable.
Combien de fois les Vichyssois, passants, aidants, soignants, ont-ils croisé les regards vertigineux de l’horreur ; de l’horreur qu’il ne fallait pas dire ; de l’horreur qu’il ne fallait pas entendre.
Cet engagement de Vichy au soutien de la nation constitue l’un des moments forts de notre histoire locale. Il trouvera toute sa place dans le futur Centre d’interprétation et de recherche historique que j’appelle de mes vœux.
Oui, nous pouvons, nous devons, être fiers de la contribution de Vichy au secours de la nation.
Ce « nous », je voudrais que les jeunes s’en emparent, et je leur dis :
Soyez fiers de l’engagement de Vichy aux côtés de nos armées, pour la liberté de la France.
Faites savoir autour de vous combien Vichy « Reine des Villes d’eaux » ne s’est pas dérobée quand il a fallu participer à l’effort national, entre 14 et 18.
Veillez à toujours entretenir le devoir de mémoire. Faites-vous les passeurs de notre histoire commune.
Souvenez-vous du sacrifice des générations qui, prises dans le feu d’une histoire chaotique, n’eurent pas le temps de vivre la chère liberté dont vous avez hérité.
Montrez-vous dignes de leur exemple en faisant preuve de courage dans tous vos engagements. Le courage, c’est une attitude, une façon d’appréhender le monde et de rejeter, autant que possible, compromissions et lâchetés.
Retenez les leçons de l’histoire, à commencer par celle que nous ont léguée les pères fondateurs de l’Europe : seule l’union de nos pays garantit l’entente et la paix sur notre vieux continent.
Vichyssoises, Vichyssois,
Le dernier des poilus est mort en 2008. Il s’appelait Lazare Ponticelli. Il racontait que, lorsqu’ils montaient à l’assaut, lui et ses camarades se faisaient la promesse suivante – je cite : « Si je meurs, tu penseras à moi. »
Un siècle a passé et cette supplique résonne encore à nos oreilles.
A ceux qui l’ont prononcée dans les tranchées baignées de violence, cernées par la mort qui rôde, notre présence nombreuse ce matin, offre la plus belle des réponses : nous n’avons jamais cessé de penser à vous.
A partir du 1er décembre, collecte des déchets ménagers (sacs et bacs noirs) uniquement le VENDREDI