Inauguration de la plaque en hommage à Marc-Roland Juge Signature de la convention avec la Fondation de la Résistance

Dans le cadre de la Semaine Histoire et Mémoire(s) 2024, une plaque en hommage à Marc-Roland Juge a été inaugurée sur la façade arrière de l’Hôtel de Ville, là où était son bureau. Pour rappeler ses valeurs, son courage et son engament. Entré dans la police à la veille de la seconde guerre mondiale, Marc-Roland Juge est nommé à Vichy en octobre 1942. Il choisit la Résistance et s’engage au sein du groupe Didier puis du réseau Marco-Polo. Utilisant sa fonction de commissaire de police, il transmet des renseignements pour dénoncer l’oppresseur. Il y a 80 ans, le 18 janvier 1944, Marc-Roland Juge est arrêté. Il sera fusillé à Clermont-Ferrand, le 24 mars de la même année.
La première journée de la semaine mémorielle s'est clôturée avec la signature de la convention entre la Fondation de la résistance et la Ville de Vichy.


 

 

 

 

22 janvier 2024
Mairie de Vichy


Madame la Préfète de l’Allier,

Monsieur le Sous-Préfet,

Monsieur le Député, cher Nicolas,

Monsieur le Directeur général de la Fondation de la Résistance, Monsieur TREFFEL,

Monsieur le Commissaire,

Monsieur le Commandant Peroteau, dont je salue l’investissement pour cet hommage à Marc-Roland Juge,

Mesdames et Messieurs en vos grades et qualités,

Mesdames et Messieurs,

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Il y a 80 ans, jour pour jour, Marc-Roland Juge était arrêté le 18 janvier 1944 avant d’être fusillé à Clermont-Ferrand, le 24 mars de cette même année.

Entré dans la police à la veille de la seconde guerre mondiale, Marc-Roland Juge est nommé à Vichy en octobre 1942.

Parce que l’injustice lui était insoutenable, il fit le choix de la Résistance à travers son engagement au sein du groupe Didier puis du réseau Marco-Polo.

Parce qu’il croyait en la République, il utilisa sa fonction de commissaire pour traquer la haine.

Parce qu’il chérissait la démocratie, il dirigea, depuis son bureau, ici, à l’Hôtel de Ville, des actions pour dénoncer l’oppresseur.

L’honneur, le courage, le don de soi. Ce sont les valeurs de la police, celle pour laquelle il s’était engagé en 1938.

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Rendre hommage à Marc-Roland Juge, c’est rendre hommage à la résistance. A cette résistance très présente à Vichy.

C’est à Vichy que se leva la première résistance institutionnelle, par le refus de 80 parlementaires d’accorder les pleins pouvoirs constituants à Philippe Pétain, comme le rappella le Général De Gaulle.

C’est à Vichy, qu’est fondé entre octobre 1940 et février 1941, le réseau Alliance, le plus important des réseaux de renseignement opérant en France.

C’est à Vichy, que s’écrivent les destins de Marie-Jeanne et Jean Bouteille, Jean Sabatier, Abel Royal, Andrée et Henri Péquet, Hélène et Gaston Régnier et bien d’autres, autant de résistants Vichyssois, de héros nationaux, inscrits aujourd’hui dans l’Histoire de notre pays. 

C’est à Vichy, aussi, qu’il y eut des Français « ordinaires » aux gestes extraordinaires : François POTONNIER, Marie PELIN, Henri et Henriette JULIEN, Jean-Pierre TOQUANT, Henriette et René DUPHIL, Elisabeth et Pierre FRANÇOIS, Etienne ESPINEL, ces dix Justes vichyssois qui, durant l’occupation se sont levés pour protéger leurs frères menacés d’une arrestation et d’une déportation vers les camps de la mort.

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80 ans après, rendre hommage aux Résistants est une nécessité.

Honorer Marc-Roland Juge est un hommage à toutes les résistances, une valeur si fondamentale dans le monde actuel.

Lucie Aubrac, le disait « Le mot résister doit toujours se conjuguer au présent ». C’est une valeur qui doit savoir traverser le temps et qui doit continuer de nous guider.

Le 27 mai 2023, à l’occasion de la journée nationale de la résistance, les élèves du Lycée Albert-Londres à Cusset avaient été interrogés sur la résistance.

Je cite ces lycéens : « De nos jours, nous avons tendance à penser que tout ceci appartient au passé. Mais qu’en est- t-il de la résistance civile et militaire ukrainienne pour leur indépendance face aux envahisseurs russes ? Hier, aujourd’hui et demain, les combats pour notre liberté continuent. » Fin de citation.

À l’heure où les démocraties sont fragilisées partout dans le monde en raison de l’explosion du populisme, du totalitarisme et du radicalisme religieux, il est plus que jamais nécessaire de rappeler que, dans les périodes troublées, notre République, ses principes et ses valeurs peuvent disparaître.

Dans un monde où les droits de l'homme sont encore violés, nous avons le devoir de transmettre, de porter l’espoir pour les générations futures.

Résistance civile en Ukraine, Résistance quotidienne engagée par les femmes iraniennes, sont autant de combats contre la barbarie, contre la haine, pour la liberté, pour nos libertés fondamentales.

Le 25 août 2004, lors de son discours à l’occasion du 60e anniversaire de la libération de Paris, le Président Jacques Chirac s’adresse aux jeunes générations et leur rappelle, je cite : « Je les appelle à la vigilance, à l'esprit de résistance, pour faire barrage au mépris, à cette haine de l'autre, toujours à l'œuvre, qui est la face la plus sombre de l'âme humaine (…) Je les appelle à défendre, partout et toujours, nos valeurs. Elles sont notre héritage commun. Notre message. Notre fierté. Le grand combat de la France. » Fin de citation.

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Rendre hommage à Marc-Roland Juge est donc une nécessité, tout comme signer cette convention avec la Fondation de la Résistance, afin d’encourager la réflexion et les actions autour de la Résistance.

Un partenariat qui, dans les prochains mois, trouvera ses fondations place Charles-de-Gaulle, à travers le Monument aux Résistances qui sera inauguré, le 26 août prochain dans le cadre des 80 ans de la Libération de Vichy.

« N’oublie jamais qu’on ne peut pas vivre sans l’approbation de sa conscience » écrit Marc-Roland JUGE à son fils à la veille de son exécution.

Sachons ensemble être digne de cet héritage.

Je vous remercie